LA PETITE SEMAINE

 

« Calypso & Ulysse » est le troisième album du groupe breton. Entre la nonchalance d'un Stanley Beckford, les textures sonores de la brésilienne Flavia Coelho et les chansons méditerranéennes de Moussu T e lei Jovents, La Petite Semaine ancre dans ce nouvel album son approche d'une chanson moderne et métissée.

       Extraites de ses carnets de voyages, Vincent Prémel croque ses chansons en noir et blanc avant que Sylvain Caremel et Nicolas Chatalain ne viennent les peindre et les colorer de nuances d'ici et d'ailleurs. Le procédé amène résolument le groupe vers les musiques du monde. Ainsi, comme pour « aller voir ailleurs si j'y suis », on retrouve des rythmes du nord de l'Afrique (L'avenir), des Caraïbes (Galway, Les deux mains) et du nordeste brésilien (Le cavaquinho de Recife).

       Articulé autour du plaisir d'être ensemble et comme un pied de nez au pessimisme ambiant, cet album est un appel à la résistance engagée et à la fête (Lutte au long cours, La mer et les humains). D'une ballade mélancolique à un beat appuyé pour la danse, on y cause de moments vécus et partagés tels de petits polaroïdes. On rend hommage aux héros des temps modernes, ces gens du quotidien qu'on croise dans la rue ou au bistrot, par le biais de portraits bien sentis (Gus, Audrey). Parfois, on se laisse aller à une certaine tristesse au travers de textes plus sombres mais touchants relatants la nostalgie d'une enfance (Il a embrassé son enfant) ou d'un amour perdu (Le Havre).

       Dans « Calypso & Ulysse », La Petite Semaine chante avant tout l'espoir et revendique une musique populaire et fonctionnelle, une musique pour oublier les peines et les difficultés quotidiennes. Avec ce nouvel album, le groupe s'affirme et développe sa vision d'un monde cosmopolite et ouvert sur l'autre. Nul doute, « on lâche rien, on crée du lien ! »